UNE ENQUETE INEDITE SUR L'AUTOPARTAGE EN FRANCE.

Face à l’augmentation des prix du pétrole, à l’étalement urbain et aux politiques de restriction de la voiture individuelle il apparaît inévitable que de nouveaux services de mobilité comme l’autopartage séduisent de plus en plus les particuliers et continuent à se développer partout en France.

 

Dans ce contexte, le Bureau de recherche 6-T, avec le soutien financier de l'ADEME, a souhaité mesurer et comprendre l’impact de l’autopartage sur la mobilité urbaine :

  • L’autopartage est-il plus pratique, plus économique que la voiture personnelle ?
  • L’autopartage fait-il diminuer la possession et l’usage de la voiture personnelle ?
  • Permet-il de décongestionner les villes ?
  • L’autopartage pousse-t-il à utiliser moins ou davantage la voiture ?

La première édition de l'enquête a été menée en 2012 auprès de 2090 utilisateurs de 21 services d’autopartage répartis dans toute la France. La deuxième édition a été menée en 2016 auprès de 2 061 utilisateurs de l'autopartage, complétée par une enquête de suivi (auprès de celles et ceux ayant déjà répondu en 2012), une enquête ciblée sur les professionnels ainsi que par des entretiens à visée qualitative. 

En boucle ou en trace directe ?

L’autopartage permet d'utiliser des véhicules en libre-service et de façon ponctuelle, en milieu urbain. Cette solution permet ainsi de disposer d'une voiture sans subir les inconvénients liés à sa possession. Il a connu dans les dernières années une croissance exponentielle et dispose d’un potentiel de développement très important. 

 

Si le service Autolib’ à Paris lui a permis de gagner en visibilité, la plupart des grandes agglomérations françaises disposent également d’un service d'autopartage, géré par un opérateur privé ou directement par la collectivité locale. 

 

Autre différence notable, l'autopartage étudié par l'enquête concerne les services "en boucle", tandis que le service Autolib' à Paris fait faire des trajets en "trace directe" :

 

L'autopartage en boucle permet de réserver un véhicule plusieurs heures à l'avance pour être sûr d'en disposer. Il permet également de choisir la taille du véhicule. Comme le véhicule dipose d'une place qui lui est réservée, la station d'autopartage en boucle ne nécessite qu'une place par véhicule."

 

L'autopartage "en trace directe", comme Autolib' à Paris permet de rendre le véhicule dans une autre station que la station de départ, pour aller d'un point A à un point B dans l'agglomération.

L'autopartage "en free-floating" est une troisième variante : les voitures sont accessibles sans réservation et sans station, on peut aller aussi loin qu'on veut puis redéposer la voiture librement dans un périmètre défini, comme les services Yea! proposés par Citiz à Bordeaux, Occitanie, Strasbourg...

Ce qu'il faut en retenir

Les résultats de l'enquête montrent que l'autopartage "en boucle" permet :

  • De faire des économies; la principale raison pour passer à l’autopartage est le coût de revient moins élevé qu’une voiture individuelle. L’autopartage permet à ses usagers de ne pas supporter tous les coûts liés à la possession d’une voiture, notamment les coûts fixes (amortissement et assurance) et ceux liés au stationnement;
  • De moins utiliser la voiture; après le passage à l’autopartage, les autopartageurs parcourent 41 % de kilomètres en moins en voiture;​
  • De se séparer de sa voiture; chaque voiture d’autopartage remplace 10 voitures personnelles et libère 9 places de stationnement;

    source ENA 2016, 6-T bureau de recherche
  • D’utiliser tous les modes de transport; suite à leur passage à l’autopartage, les autopartageurs utilisent davantage la marche à pied (pour 30 % d’entre eux), le vélo (29 %), les transports collectifs (25 %) le train (24 %), et le covoiturage (12 %);
  • L’adhésion aux politiques d’écomobilité telles que les péages urbains, les Zones Prioritaires d’Action pour l’Air ou encore les mesures de limitation du stationnement.

source ENA 2012, 6-T bureau de recherche

 

En savoir plus

Synthèse et rapports complets 2016 sur le site de l'ADEME

> Synthèse de l'étude 2012 - 6 pages, PDF 1,4 Mo.
> Rapport complet 2012 - 82 pages, PDF 19,3 Mo.